Copywriting Secrets Big Brother: Apprendre à aimer Big Brother : George Bush relit Georges Orwell

10 novembre 2005

Apprendre à aimer Big Brother : George Bush relit Georges Orwell

D'après l'article original de Daniel Kurtzman
mardi 3 septembre 2002

L'auteur de cet article fait remarquer qu'un grand nombre d'intiatives politiques et juridiques prises par l'administration Bush, semblent avoir été influencées par la lecture du livre de Georges Orwell, 1984. Il rappelle que lorsqu'on n'a plus le droit ni la force de détester un dictateur, on finit inévitablement par l'aimer.

Voici une question pour les spécialistes de la constitution : un président en exercice peut-il être accusé de plagiat ?

Alors que le Président Bush fait sa guerre contre le terrorisme et cherche à créer un énorme appareil de sécurité pour la patrie, il semble emprunter lourdement, pour ne pas dire qu'il les plagie franchement, aux idées de George Orwell. Le travail en question est "1984", l'histoire prophétique d'un gouvernement qui contrôle les masses en étendant la propagande en sévissant contre la pensée subversive et en changeant l'histoire pour l'adapter à ses besoins. Ce livre était pourtant destiné à être lu comme un avertissement contre les maux de totalitarisme - pas comme un manuel.

C'est vrai, nous sommes loin de vivre dans le type d'état autoritaire qu'Orwell dépeint, mais certaines des ressemblances commencent à faire frémir un peu.

La GUERRE PERMANENTE

Dans "1984", l'état est perpétuellement en guerre contre un ennemi vague et toujours changeant. La guerre est en grande partie abstraite, mais elle permet de pousser à la haine, à la phobie de la nourriture et à justifier les pratiques autocratiques du régime.

La guerre de Bush contre le terrorisme est devenue presque amorphe. Bien que l'on nous dise que la résolution présidentielle est stable et sa mission claire, nous savons de moins en moins de choses sur l'ennemi que nous combattons. Ce qui a commencé comme une guerre contre Oussama ben Laden et Al Qaeda s'est transformé en une guerre contre l'Afghanistan, suivie par de sinistres avertissements contre "un Axe du Mal," des menaces contre des terroristes implantés dans environ 50 à 60 pays et maintenant les débuts d'une campagne majeure contre l'Irak. Savoir en quoi constitueront exactement les succès de cette guerre n'est pas très clair, mais l'administration de Bush a d'ores et déjà assuré que la guerre continuera "indéfiniment".

LE MINISTÈRE DE LA VÉRITÉ

En servant de bras armé de la propagande du parti dirigeant dans "1984", le Ministère de la Vérité ne se contente pas de mentir pour soutenir ses buts stratégiques, mais il réécrit et falsifie aussi constamment l'histoire. C'est une pratique de plus en plus commune à la Maison Blanche. Des transcriptions présidentielles y sont par habitude caviardées pour supprimer les gaffes présidentielles, les avertissements des services de renseignement avant le 11 septembre sont de moins en moins complets chaque fois qu'ils sont rappelés et les faits concernant les transactions financières passées de Bush sont soumis à révision continuelle.

De manière surprenante, l'administration de Bush a eu le front d'annoncer son intention de propager des mensonges. En février, par exemple, le Pentagone a annoncé un plan pour créer un Bureau d'Influence Stratégique qui aiderait à fournir des fausses nouvelles et des fausses informations à l'étranger pour aider à manipuler l'opinion publique et donc favoriser ses objectifs militaires. Après un tollé public, le Pentagone a dit qu'il fermerait le bureau - Information qui aurait été plus convaincante si elle ne venait pas d'une institution qui venait d'annoncer son intention d'étendre la désinformation.

LE LEADER INFAILLIBLE

Chef omniprésent et tout-puissant, Big Brother exigeait un appui total et inconditionnel de la part des populations. Il était à la fois adoré et craint et personne n'osait se prononcer contre lui, de peur de subir la colère de l'état.

Le président Bush n'est pas une figure aussi menaçante, mais il a à peine caché son désir d'obtenir des pouvoirs plus importants. Peu importe qu'il ait mentionné - en au moins trois occasions - combien les choses seraient plus faciles s'il était dictateur. En rejetant beaucoup des contrôles et des équilibres établis par la Constitution pour empêcher toute branche du gouvernement de devenir trop puissante, Bush a déjà réalisé la plus grande expansion des pouvoirs exécutifs depuis Nixon. Ses sondages de popularité restent remarquablement élevés et ses laquais travaillent durement pour lui cultiver une image d'infaillibilité. Cela n'a été nulle part aussi manifeste que pendant un début de discours que Bush a donné à l'État d'Ohio. Les étudiants furent menacés d'arrestation et d'expulsion s'ils protestaient contre le discours. On leur a ordonné de lui faire "une ovation tonitruante," et ils l'ont fait.

BIG BROTHER VOUS OBSERVE

Big Brother a constamment l'oeil sur les citoyens de l'état totalitaire d'Orwell. Il emploie des écrans de télévision bilatéraux pour contrôler chaque mouvement de la population tandis que la propagande du parti leur est simultanément diffusée.

Cette technologie n'est certes pas encore d'actualité, mais les forces de l'ordre se sont engagées dans une surveillance vidéo publique enragée et les caméras sont déployées partout depuis les événements sportifs jusqu'aux plages publiques. L'administration de Bush a aussi annoncé son projet de recruter des millions d'Américains et de former un corps de citoyens espions qui serviront d' "yeux et d'oreilles supplémentaires pour les forces de l'ordre » en dénonçant toute activité douteuse dans le cadre d'un programme appelé Opération TIPS-- Information sur le Terrorisme et Système de Prévention.

Sans compter que grâce à la loi Patriot Act votée à la hâte, le Ministère de la Justice a des pouvoirs encore plus larges pour contrôler les conversations téléphoniques, l'utilisation d'Internet, les transactions commerciales et les rapports sur les lecteurs des bibliothèques. Mieux encore, les forces de l'ordre se sont libérées du fardeau que constituaient pour elles la nécessité de justifier d'un doute raisonnable.

POLICE DE LA PENSÉE

Chargée d'éradiquer la dissidence et de découvrir la résistance, la toujours omniprésente police de la pensée décrite dans "1984" contrôlait soigneusement toutes les pensées non-orthodoxes ou potentiellement subversives. L'administration de Bush ne criminalise pas encore les pensée, mais ses membres ont rapidement mis en en doute le patriotisme de toute personne qui osait critiquer le traitement qu'il proposaient pour la guerre contre le terrorisme ou pour la défense de la mère patrie. Prenez, par exemple, la manière dont le Procureur Général John Ashcroft a répondu aux critiques formulées contre ses mesures anti-terroristes. Il a expliqué que les adversaires de l'administration " sont en train de faciliter le travail des terroristes" et "donnent des munitions aux ennemis de l'Amérique."

Plus sinistre encore est l'avertissement sévère du Porte-parole de la Maison Blanche pour la presse de Ari Fleischer envoyé aux Américains contre Bill Maher, l'hôte du programme de télévision maintenant disparu "Politiquement Incorrect ». Ce dernier avait traité les actions militaires américaines "d'acte de lâcheté". Fleischer a dit : "Il faut rappeler à tous les Américains qu'ils doivent faire attention à ce qu'ils disent, à ce qu'ils font et ce n'est pas le moment de faire des remarques comme ça ; ce n'est jamais le moment."

Que faudrait-il pour transformer l'Amérique en cette sorte de société contre laquelle Orwell nous a prévenu, une société qui imagine la guerre comme une paix, la liberté comme un esclavage et l'ignorance comme une force ? Cela arrivera-t-il du jour au lendemain, ou cela se fera-t-il à travers une érosion graduelle des libertés avec le consentement populaire ?

Parce que nous sommes une nation en guerre - comme on nous le rappelle constamment - la plupart des Américains disent qu'ils sont prêt à sacrifier une part de nos libertés en échange de la promesse d'une sécurité plus grande. On nous a demandé d'avoir une foi aveugle en notre gouvernement et la plupart d'entre nous l'ont eue avec une ferveur patriotique. Mais quand le gouvernement abuse de ceux qui ont confiance et commence à s'en prendre à la liberté d'opinion qui est le propre d'une société démocratique, y a-t-il un retour en arrière possible ?

Le contrôle de l'état sur les esprits de la population dans "1984" était si fort que, finalement, chacun en est venu à aimer Big Brother. Peut-être que quand viendra le moment, nous l'aimerons nous aussi.

© 2002 San Francisco Chronique.

Daniel Kurtzman est un auteur de San Francisco et ancien correspondant politique à Washington.

Vous pouvez lire l'article original dans le San Francisco Chronique :Learning to love Big Brother : Bush channels George Orwell

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